chaloir

chaloir

chaloir [ ʃalwar ] v. impers.
chielt 3e pers. sing. Xe; lat. calere, fig. « s'échauffer pour »
1Vx Importer. Il m'en chaut : cela m'importe, m'intéresse.
2Mod. Loc. PEU ME CHAUT [ pøməʃo ] :peu m'importe. « peu me chaut ce que je suis ou ce que je ne suis pas moi-même. Je ne m'arrête plus à cela » (A. Gide). Qu'il s'en aille, peu m'en chaut !

chaloir verbe impersonnel (du latin calere, être chaud, s'inquiéter) Littéraire. Peu me chaut, peu lui chaut, peu m'importe, peu lui importe. ● chaloir (difficultés) verbe impersonnel (du latin calere, être chaud, s'inquiéter) Conjugaison Ce verbe, pratiquement sorti de l'usage, n'existe plus qu'à l'infinitif et dans la locution figée peu me (te, lui, etc.) chaut ou peu m'en chaut (= peu m'importe). Registre soutenu. → chaloir ● chaloir (expressions) verbe impersonnel (du latin calere, être chaud, s'inquiéter) Littéraire. Peu me chaut, peu lui chaut, peu m'importe, peu lui importe. ● chaloir (homonymes) verbe impersonnel (du latin calere, être chaud, s'inquiéter)

CHALOIR, verbe défectif impers.
Arch. et littér. [Ne s'emploie guère qu'à la forme négative et interr., et dans des loc. figées] Importer.
A.— Emplois à la forme négative ou interr.
Il ne me chaut, il ne m'en chaut guère. Il ne m'importe, cela ne m'intéresse pas. Il ne nous chaut de ce que nous allons devenir (A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 11).
Point ne m'en chaut. Que le coche arrive au haut ou roule en bas, point ne m'en chaut (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 47).
Rien plus ne leur chaut (L. VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, p. 472).
Que me chaut! (VERLAINE, Correspondance, Lettres à Edmond Lepelletier, 1872, p. 47).
Rem. 1. Le subj. prés. est rare et désuet (cf. R. MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, p. 1203). 2. L'inf. prés. ne se rencontre qu'avec les semi-auxiliaires devoir et pouvoir. Que pouvait lui chaloir [à Manarès] le mépris de pareils êtres et leurs fortunes, à lui qui s'était employé à fond et qui renonçait à tout? (J. DE LA VARENDE, Contes fervents, Dans le goût espagnol, 1946, p. 33). 3. L'inf. substantivé a donné le composé non-chaloir, devenu nonchaloir (cf. ALAIN, Propos, 1932, p. 1058; v. aussi chaland2, achalander et nonchalant, de la même famille).
B.— Emplois à la forme affirmative.
1. Loc. figée. Peu me chaut, peu m'en chaut. Peu m'importe, je ne m'en soucie guère.
Constructions
Peu me chaut + suj. Peu nous chaut ce qu'il [Heinrich Schenker] y voit! Il nous faut la [la musique] voir — ou mieux, l'entendre (R. ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1928, p. 120).
Peu me chaut, il me chaut peu que + subj. Il me chaut très peu que tel ou tel bonze ait été rossé plus ou moins fraternellement par ce Caïn (BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 239).
Peu me chaut si + ind. prés. Voilà des faits où je m'intéresse. Mais peu me chaut si l'on me montre la voie sacrée (BARRÈS, Le Voyage de Sparte, 1906, p. 80).
Peu me chaut de + inf. prés. Me chaut peu de te passer au doigt une bague (J. LAFORGUE, Poésies complètes, 1887, p. 208).
2. Rare. Il me chaut de. Si c'est un prêtre, il me chaut de lui demander pardon (AUDIBERTI, L'Ampélour, 1937, p. 97).
3. [Dans des tournures personnelles] Il [Racadot] peut nous parler de trente-six choses, s'enthousiasmer, s'indigner : une seule lui chaut, cette liasse [de billets de banque] (BARRÈS, Les Déracinés, 1897, p. 349) :
La sincérité ne me chaut, en art, que lorsqu'elle est difficilement consentie. Seules les âmes très banales atteignent aisément à l'expression sincère de leur personnalité.
GIDE, Journal, 1909, p. 278.
Prononc. et Orth. :[]; (peu me) chaut []. Ds Ac. 1694-1932 avec la mention : ,,vieux``. Homon. chaud, chaux. Étymol. et Hist. IXe s. chielt impers. « il importe » (Eulalie, 13-14 ds HENRY Chrestomathie, p. 3 : Il li enortet — dont lei nonque chielt — Qued elle fuiet lo nom christiien); ca 1100 chalt (Roland, éd. Bédier, 227); ca 1175 chaut (CHR. DE TROYES, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 2996), qualifié de ,,vieux mot`` par FUR. 1690. Empr. au lat. calere « être chaud » au sens propre dep. Plaute (ds TLL s.v., 147, 23) et fig. « s'inquiéter, être sur les charbons » (Cicéron, ibid., 148, 9). [Pour l'image, cf. l'expr. cela ne me fait ni chaud ni froid.] Fréq. abs. littér. :9.

chaloir [ʃalwaʀ] v. impers. défectif
ÉTYM. IXe, chielt, 3e pers. sing.; du lat. calere, fig. « s'échauffer pour ».
REM. Rarissime, sauf à la 3e pers. du présent de l'indicatif : chaut.
1 Vx (le plus souvent sens négatif ou atténuatif). Importer. || « Peu me chalait de voir tomber la nuit » (Barbey d'Aurevilly, in G. L. L. F.).
0.1 Plus me chaut le faire que son objet.
Valéry, Cahiers, t. II, Pl., p. 1022.
(À la forme négative). || Il ne me chaut, point ne m'en chaut, cela ne m'intéresse pas.
1 (…) quant à moi, du plaisir ne me chaut,
À moins qu'il soit mêlé d'un peu de peine.
La Fontaine, Contes, II, 7.
2 (…) la reine Blanche, disait aux siens pendant la minorité de saint Louis : « Point ne me chaut d'attendre. »
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, IV, II.
2 Loc. mod. Peu me chaut [pøməʃo]  : peu m'importe.
3 (…) peu me chaut ce que je suis ou ce que je ne suis pas moi-même. Je ne m'arrête plus à cela.
Gide, Journal, 1902, p. 131.
4 Nous posons en postulat la poursuite de l'expansion en raison géométrique : le sens commun et l'expérience humaine le démentent.
Peu nous chaut.
Emmanuel Berl, le Virage, p. 36.
COMP. Nonchaloir.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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